Carnet de tournage : Chef opérateur pour « Les Fleurs d’Adeline »

En février prenait fin le tournage du dernier moyen-métrage du réalisateur Catalan Jan Amor : « Les Fleurs d’Adeline ». Chef opérateur de cette production toulousaine, je vous raconte mon expérience.

 

En 2016, Jan Amor, jeune cinéaste Catalan, se lançait dans le tournage de son premier moyen-métrage « Les Fleurs d’Adeline », réalisé à Toulouse. Il s’agit d’une tragédie familiale où jeux psychologiques, meurtres et enquêtes tiennent en haleine le spectateur durant toute la durée du film.

Sur le tournage j’ai assuré le rôle de Chef opérateur pour la grande majorité des scènes tournées. Qu’est-ce que fait le Chef opérateur ? Et bien pour faire court c’est celui qui tient la caméra. Et pour faire long, c’est aussi celui qui va déterminer les valeurs de plans, c’est à dire le positionnement de la caméra, la composition du plan tourné. C’est aussi lui qui va réaliser les réglages de la caméra, assurer les travellings, et parfois il peut aussi s’occuper de la photographie.

Ici nous avions la chance de travailler avec une photographe qui coordonnait l’éclairage et l’habillage des plans.

Actrice studio en train de jouer dans court-métrage à Toulouse.
Actrice à l’oeuvre, photo de Julien Bedos.

Un travail de préparation avec le réalisateur et la directrice de photographie

Avant de tourner, nous nous sommes réunis tous les trois pour parler de l’esthétique et des valeurs de plans que Jan souhaitait pour son film. Il nous a laissé beaucoup de liberté dans les propositions et les choix esthétique, sa seule préoccupation étant  qu’ils répondent à ses intentions narrative.

Nous avons donc procédé à un important travail de préproduction en réalisant un découpage technique qui nous guiderait tout au long du tournage pour savoir où placer la caméra et quelle valeur de plan construire.

Opérateur, réalisateur, photographe derrière la caméra.
Derrière la caméra, photo de Julien Bedos.

De nombreux lieux de tournage

L’un des défis que posait d’emblée ce film était la multiplications des lieux de tournage. Nous avons au total tourné dans sept lieux différents ce qui est considérable pour un court ou un moyen métrage.

La journée qui a demandé le plus de préparation est sans doute celle où nous avons tourné dans les bois. C’était l’hiver et il nous fallait anticiper le froid, assurer l’autonomie énergétique pour nos instruments techniques, et faire en sorte que chaque membre de l’équipe soit en mesure de travailler malgré ces conditions.

Des bureaux, des salles de cours, des extérieurs, des salles de bains, des chambres, des salons… l’équipe image a du s’adapter à tout type d’environnements. L’enjeu : conserver une cohérence de lumière et de couleurs. Un enjeu réussi grâce à une savante coordination entre le chef électro, la directrice de photographie et le chef-op.

Laurent Moussinac derrière la caméra.
Laurent Moussinac par Julien Bedos.

Le plan séquence : la patte de Jan Amor

S’il y a une chose que je retiendrai du jeu de caméra de ce jeune réalisateur, ce sont les plans séquences. Jan adore répéter et répéter à nouveau les scènes jusqu’à ce que la chorégraphie entre ses acteurs et son équipe technique soit parfaite. Je retiens en particulier un plan séquence, tourné dans la chambre du protagoniste, Arnold, où la caméra tenait un rôle clef. En tant que chef opérateur, ces scènes sont aussi complexes qu’excitantes. La caméra devient acteur du film, elle se met en mouvement synchrone avec les acteurs. Ce plan est certainement l’un des plus aboutis du film, et il n’y a qu’un secret à sa réussite : répétition, répétition et répétition.

Réalisateur court-métrage toulouse.
Jan Amor par Julien Bedos.

Photo portrait de laurent moussinac, auteur, réalisateur, producteur audiovisuel et vidéo à Toulouse.Laurent Moussinac

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